Pont aux Moines
Pont-aux-Moines
Le lieu-dit de Pont-aux-Moines situé sur l’actuelle route départementale 960 (sur le tracé d’une ancienne voie romaine) est partagé entre les communes (autrefois paroisses) de Chécy et, majoritairement, Mardié.
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Détail du
plan Fleury (1643)
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Dès l’an 1075, il est fait mention du lieu-dit « ad Pontem Ossantiae » soit Pont sur Ossance ou Oussance en référence à la rivière qui passait auprès (le Cens aujourd’hui).
A cette date, un chevalier du nom d’Ingelbaud fait don aux moines de l’abbaye de Cluny de deux domaines situés à Saint Denis de l’Hôtel. Les religieux demandent alors au roi Philippe 1er d’y ajouter une terre qu’ils possèdent au Pons-Ossantiae. Peu à peu, les moines s’établissent à Pont sur Cens. En 1119, un diplôme du roi Louis VI fait connaître qu’il prend sous sa protection le monastère de Cluny et toutes ses possessions situées dans le royaume de France. Parmi celles-ci figure le Prieuré de "Ponte Monachorum" soit Pon-aux-Moines. C’est ainsi qu’une nouvelle appellation du lieu apparaît et qui sera dorénavant la sienne jusqu’à nos jours.
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Façade Ouest de la chapelle |
Le prieuré qui ne comptait que 3 à 5 moines ne semble jamais avoir été très florissant. Ses biens furent vendus en 1692, seule la chapelle dédiée à St Jérôme est restée entre les mains du prieur et ce, jusqu’à la Révolution.
La percée du canal, déclin du prieuré
En effet, la percée du canal d’Orléans, dont les travaux commencent en 1682, sonna le glas du prieuré tel qu’il fonctionnait depuis six siècles. A cette date, il se composait comme suit : chapelle, maison du prieur au nord, au midi, derrière ces bâtiments se tenait l’enclos du prieuré, avec jardin, vigne et verger, une belle allée de charmes le séparant de la prairie ; le tout d’environ 13 à 14 arpents (un peu moins de 6 ha). Dans l’ancien lit de la rivière, on avait creusé un vivier de 22 toises sur 4 (42 x 8 m); deux moulins tournaient sur la paroisse de Chécy, à droite en descendant la rivière : "moulin neuf" et "moulin vieux" comprenant chacun un logement pour le meunier et un petit pré. Le plan du canal traversait la belle propriété et lui enlevait toute sa valeur. Le vivier fut incorporé dans le canal ; la vigne, les arbres fruitiers, l’allée de charmes furent anéantis ; la prairie se trouva amputée de plus de 3 arpents ; les moulins cessèrent de tourner par suite de la dérivation des eaux de la rivière ; subissant un préjudice considérable, le fermier refusa de payer.
La chapelle devenue propriété d’une famille est le seul édifice qui perdura jusqu’au début du XXème siècle avant sa démolition.![]() |
Pont aux
Moines (Loiret)
Le Canal et à droite, la
Chapelle du Prieuré vue du Sud (Carte postale envoyée
en 1931) |
Sources :
- « La Petite histoire de Mardié » – Georgette ALLARD
- « Chécy, 10 siècles d’une histoire redécouverte »-2005-Michel MARINIER
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