La Butte Moreau





« Ceci est une sépulture vieille de plus de deux mille cinq cents ans »





La Butte Moreau (ou Tumulus de Reuilly) ne paye pas de mine aujourd’hui : un tertre coupé de deux tranchées perpendiculaires, perdu au fond des bois, à la limite des communes de Mardié et de Donnery. Il s’agit pourtant d’une sépulture celtique de la période dite de Hallstatt (ou 1er âge du fer, VIe siècle avant J.-C.).

Ce tumulus a été fouillé dans en 1885, selon les méthodes de l’époque, par deux érudits locaux : Rémi Boucher de Molandon (1805-1893), propriétaire de ces bois et châtelain de Reuilly à Chécy, président de la Société Archéologique et Historique de l’Orléanais, et son neveu Adalbert de Beaucorps (1843-1919).


Cette tombe gauloise a livré des vestiges extrêmement intéressants qui sont aujourd’hui conservés pour partie dans des collections privées (les héritiers des inventeurs), pour partie au musée de Saint Germain en Laye où certains objets ont été reconstitués. 

Vestiges “authentiques” (collection particulière)
Reconstitution (Musée St-Germaine-en-Laye)

                   
                        
A la fin du VIe siècle, se multiplient les tumulus édifiés pour des sépultures à incinération dans lesquels les restes calcinés du mort sont déposés dans de la vaisselle à boire, et emballés dans du tissu. Ici on a donc un récipient à boisson (ou ciste), d’une hauteur de 17 cm et d’un diamètre de 19 cm, en alliage de cuivre et d’étain (bronze), sur lequel avait été déposé un chapeau en écorce de bouleau estampé. Les deux anses et leurs doubles attaches rivetées au vase sont remarquables. Des restes de tissus (de la laine) s’étaient conservés grâce aux oxydes métalliques et ont pu être récemment analysés avec des méthodes modernes. La tombe comportait aussi une pointe de lance (ou de javelot) en fer.

Le site a été entièrement fouillé et ne recèle aujourd’hui plus rien.


Sources : 

  • Catalogue du Musée de Saint Germai-en-Laye et 
  • Le Tumulus de Reuilly, son vase funéraire à cordons saillants de l'âge primitif du bronze, par M. Boucher de Molandon. Orléans, Herluison, 1887 (en ligne sur http://195.220.134.232/numerisation/tires-a-part-www-nb/0000005619726.pdf)

Commentaires

  1. Merci pour ce fascinant récit autour de la Butte Moreau, témoin impressionnant de notre passé. Dans un esprit de continuité avec ces sépultures anciennes, je réalise des photogravures d’art sur pierre, pour transmettre la mémoire de nos proches avec beauté et respect.
    Un savoir-faire artisanal à découvrir ici : Plaque funéraire

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